SENEGAL-CINEMA / Sembène Ousmane, trajectoire d’un communiste ”convaincu”

”C’est à Marseille (France) en 1946 qu’il a commencé à militer dans le Parti communiste français et dans le syndicat CGT (Confédération générale du travail). Après la guerre de 1939-1945, le Parti communiste français était très fort. Il a rencontré les cadres de ce parti qui l’ont pris en charge, encadré, orienté ses lectures vers Emile Zola, par exemple, vers des auteurs noirs américains, etc.”, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.
Issu des classes populaires, pêcheur, maçon, plombier, ouvrier et docker à Marseille, Sembene Ousmane a été aussi assez proche du Parti africain de l’indépendance (PAI), où il a milité.
Ecrivain devenu cinéaste, il est considéré comme le père du cinéma africain et a été forgé grâce à la fréquentation des bibliothèques de la CGT, mais surtout aux cours dispensés par le Parti communiste.
”Il avait une grande soif de connaissance”, souligne l’auteur de ”Murambi, l’histoire des ossements”, qui précise que jusqu’à la fin de sa vie, à Yoff, ”Sembène a gardé sa carte de membre du Parti communiste français”. “C’était affiché au-dessus de son lit”, confie-t-il.
”Jusqu’à la fin de sa vie, Sembène est resté un communiste convaincu”, a martelé le président de l’association Sembène Ousmane, le professeur Maguèye Kassé, qui donne comme preuve la proximité du cinéaste avec le PAI (…)”. Il a été un ”membre très actif” du PIT (Parti de l’indépendance et du travail), considéré comme l’héritier du PAI.
”Pendant la clandestinité, Sembene exécutait des tâches du parti en transportant ses directives à Moscou entre les camarades”, se souvient Maguèye Kassé.